Ailleurs

Avant goût de désert *2

Fait marquant : c’est le début du ramadan. A partir d’aujourd’hui notre guide et les chauffeurs ne boiront plus de la journée malgré la chaleur toujours aussi intense.
Pas de valise à faire car nous revenons ce soir à Zagora. Donc aujourd’hui c’est une excursion de 260 km dont 80 km de piste qui va nous emmener jusqu’à Mhamid.
Nous rentrons tout de suite dans le vif du sujet car nous empruntons une piste plus ou moins disparue en raison de la construction d’une nouvelle route. Le gouvernement marocain s’emploie depuis une dizaine d’années à faire évoluer les campagnes pour enrayer l’exode rural : construction de routes et alimentation en eau potable et en électricité des villages les plus éloignés. Nous sommes dans l’anti Atlas.


Nous commençons à voir des dunes de sables par ci par là et on commence à se rendre compte de l’avancée du désert. On traverse des villages que l’on aperçoit au dernier moment tellement ils se confondent avec le paysage. Nous reprenons la route et nous franchissons un col qui nous donne un superbe panorama puis nous reprenons la piste pour nous diriger vers l’erg Lihoudi.

  

Ca y est, nous sommes aux portes du Sahara. Des tentes sont dressées au pied des premières dunes pour les bivouacs. A cette heure il n’y a personne. Nous passons un moment à nous balader dans les dunes. Le sable est hyper fin.

  
Ensuite déjeuner à Mhamid. Cette ville est située au bout de la route goudronnée. C’est une ville frontière avec l’Algérie à la porte du désert. Nous sommes encore seuls dans le restaurant et nous profitons ensuite de la piscine pour nous rafraichir un peu.
Nos repas de midi sont principalement composés de crudités, de tajines d’agneau, de poulet ou de poissons et pour le dessert de pastèque et de melon jaune. Parfois nous avons des boulettes de kefta ou des brochettes de bœufs. Le pain est délicieux et dans ce restaurant nous voyons le four en fonctionnement (chauffé avec des palmes de palmiers)

  
Nous revenons vers Zagora en début d’après-midi et nous nous arrêtons dans un village de potiers : Tamegroute.
Ici nous changeons de monde : nous visitons un village qui comprend de nombreux passages couverts et des maisons dites souterraines. Pour y accéder il faut passer par un passage dans la totale obscurité. De l’autre côté des maisons de 3 étages et des ruelles assez sales. Des enfants nous regardent passer et par les portes ouvertes nous distinguons des femmes et des hommes allongés à même le sol de terre battue. Bien sûr il n’y a pas d’électricité alors que dans le quartier au dessous il y a l’électricité et l’eau potable. Le guide local est fier de nous le faire remarquer. Ce jeune homme de 25 ans se plaint de ne pas trouver de femme alors qu’il a un travail et une maison et nous précise qu’ici la grande majorité des mariages sont arrangés. Nous sommes dans le quartier des ouvriers ou plutôt des esclaves. Ce village est le siège d’une importante confrérie religieuse (7 mosquées pour 4000 habitants) et le cimetière abrite la tombe d’un marabout « saint »

  
Après cette visite nous arrivons chez les potiers. Nous entrons dans une petite maison de 2 mètres de large sur 5 mètres de long. La seule lumière vient de la porte ouverte. A l’intérieur un potier s’enfonce dans un trou le long du mur pour nous montrer son savoir faire. Le tour est enterré pour que les jambes du potier restent au frais toute la journée. Il travaille ici 8 h par jour. En sortant nous nous dirigeons vers les fours traditionnels destinés à cuire les poteries. Ces fours sont alimentés par des palmes de palmiers et par des branches d’acacias que les femmes vont ramasser. Des fours à gaz modernes ont été installés mais ne sont jamais utilisés en raison du prix du gaz et du fait que la cuisson par le gaz ne convient pas pour obtenir la qualité attendue par les potiers. Nous terminons par le passage au magasin de la coopérative. Cette visite nous laisse à tous une impression mitigée.
Nous revenons à l’hôtel à Zagora. Passage obligé par la piscine où nous sommes encore seuls. Après le dîner nous faisons, avec H, l’expérience du hammam marocain : Nous suivons notre masseur vers le hammam. Nous entrons et il ferme la porte à double tour. Nous nous regardons avec « inquiétude ». Nous nous mettons en maillot de bain et nous entrons dans une salle, plutôt une étuve. Le masseur rempli d’énormes seaux d’eau chaude qu’il jette sur le sol puis il nous demande en arabe, car il ne parle pas le français, de nous allonger par terre. J’ai de la chance car c’est moi qui commence les réjouissances, H se marre comme une bossue à côté. Il commence par me jeter un seau d’eau brulante sur le corps et la tête puis il m’enduit de savon noir tout en me massant avec une force peu commune, sur le dos puis sur le ventre. H suit et là on ne l’entend plus rire ! A ce moment la chaleur est telle dans cette étuve qu’il me faut prendre l’air. Je me déplace dans la salle d’à côté  ou l’air est un peu plus respirable. Ici il me douche pour enlever le savon noir et me demande de me rallonger par terre. Il attaque ensuite au gant de crin. Aïe, aïe, aïe !!!! Ca fait mal. Enfin il termine par un savonnage au savon normal et par un shampoing et une douche. Il me fait ensuite passer dans un petit salon et m’enveloppe dans des serviettes brûlantes et m’allonge sur une banquette. Après une heure nous sortons écroulées, avec les côtes endolories mais la peau nette et douce ! Un passage par la piscine s’impose pour faire redescendre notre température corporelle avant d’aller au lit. Il est 23 heures. On reparlera de cet épisode pendant tout le séjour !

Vous pourriez également aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.